ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Pierre Curie


Au risque de croire





Présence de l’Église au monde :
Évangélisation et prosélytisme


Sommaire

Préface
Quittez un monde bon
Vivre la foi dans le siècle

Présence de l’Église au monde
Évangélisation et prosélytisme
- Tout est grâce
- Le temps de la grâce
- Église et évangélisation
- Les Églises éclatées
- Un espoir ?
Vers l’humanité de Dieu

Église en dialogue avec le monde

Itinérance : une quête du sens

Croire au-delà des perplexités

En écoutant l’Alléluiah d’Hændel




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

N’y a-t-il donc pas d’espoir ?


   Évangélisation et prosélytisme font problème, mais Jésus-Christ reste le souverain Seigneur qui conserve toujours l’initiative dans l’œuvre de réconciliation et de salut. Il peut, en effet, agir dans le monde par d’autres voies que par l’instrument exclusif des Églises.
   Il faut relire les versets 31 à 46 du vingt-cinquième chapitre de l’évangile de Matthieu ; il y est question du jugement que le Seigneur exercera sur le monde et de la grande surprise qui attend les « païens », les « gens du dehors », qui auront été gratuitement et à leur insu les « témoins » de l’amour de Dieu (verset 40). Telle est la souveraine liberté du Seigneur qui « évangélise » aussi par ceux qui ne deviendront peut-être jamais des prosélytes des Églises.

   Mais, dans le même temps, les Églises doivent prendre conscience du scandale de leurs divisions, elles doivent rechercher le dialogue. Le dialogue signifie que nous affirmons que nous sommes sur un pied d’égalité devant la vérité qui est en Jésus-Christ seulement ; que cette vérité n’est pas à posséder, mais à partager, enfin qu’elles se placent dans une relation de gratuité et de mutuel respect : dialogue avec l’Église romaine, où nous sommes en France appelés à rencontrer en tous lieux la présence ; dialogue avec les sectes chrétiennes, dialogue à l’intérieur du mouvement œcuménique. Il reste néanmoins que, dans cette voie, les rencontres œcuméniques, notamment avec l’Église romaine, placées sur le terrain de la « transparence », loin d’aplanir toujours les difficultés fondamentales leur redonnent au contraire un contour plus net et situent plus clairement les lignes de partage. C’est le paradoxe de l’œcuménisme, mais c’est en même temps la voie nécessaire du dialogue vrai.

   Enfin, l’évangélisation demeure un dialogue permanent et persévérant avec le monde. « Que les chrétiens se convertissent donc à l’homme avant de songer à convertir les hommes au christianisme » disait le pasteur Georges Casalis à Montbéliard. Là aussi, les chrétiens doivent entrer en dialogue sur un pied d’égalité, se sachant engagés avec les hommes dans une même étonnante aventure où le témoin reçoit tout autant qu’il offre : il respecte cet « autre » qui lui est offert comme le prochain à connaître, c’est-à-dire à aimer. Il s’agira toujours d’écouter ces hommes, d’entrer en sympathie avec ce monde (monde ouvrier et de la technique, monde de l’art et de la culture, monde de la politique ou des grands ensembles). Et surtout, savoir attendre le miracle de l’ouverture de cet « autre » qui nous est donné à aimer : miracle qui fera de lui, quand le Seigneur voudra et avec les moyens qu’il voudra, non plus un « étranger » ni un « homme du dehors », mais un « concitoyen des saints », en un mot un véritable prosélyte.





juin 1971




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